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Le Champ Clos Catalan
30 juillet 2014

L'ACTE PEDAGOGIQUE

On parle de nombreuses choses dans notre discipline martiale… les sources, leurs interprétations, les expérimentations, les remises en questions régulières de ces dernières… mais que fait-on de la pédagogie ? Mine de rien, de nombreuses associations voient le jour depuis ces dernières années. Ces associations présentent leurs contenus d’étude (Fiore, Lovino, Liechtenauer, Meyer, etc.). Mais qu’en est-il des moyens utilisés pour que le pratiquant progresse ? Le contenu est une chose mais la manière et les moyens que l’on va mettre en place pour enseigner en sont une autre. Ainsi, je vous propose les prochaines semaines, les prochains mois de développer succinctement en ces lieux numériques les faces intimes de l’enseignement des activités dites physiques, sportives et artistiques (APS et APSA).

Même si de nombreuses personnes développent des qualités innées à l’enseignement, l’acte en lui-même est une science qui passe par un cursus qui peut des fois s’avérer très long. On ne s’improvise donc pas animateur, moniteur, éducateur, instructeur et je lance le (gros) mot : Maître d’Armes.

A mon époque… on dirait un vieillard… A mon époque donc, avant de se lancer dans une spécialité, tout (futur) breveté d’état devait passer le tronc commun des connaissances, sauf le foot qui avait le sien et les guides de haute montagne. J’en connais les raisons, mais ça c’est une autre histoire. Ainsi donc, nous étudions : l’Anatomie, la Physiologie, la Psychologie, la Pédagogie, le cadre administratif du sport en France… j’en passe et des meilleures. Le but étant de préparer l’éducateur sportif (encore un gros mot) à enseigner sa spécialité. La formation de cette spécialité étant laissée à la charge de la fédération responsable.

Avant de devenir Maître d’Armes, je suis passé par les mains du Pentathlon Moderne et de ces formateurs (Au passage, merci à Lionel G., Manu M. et Manu Clergeau). Parallèlement aux études théoriques nous appliquions ces dernières par l’enseignement dans les écoles. Et c’est en me replongeant dans mes toutes premières fiches pédagogiques (Cf. illustration fiches) que l’idée m’est venue de présenter ici « l’acte pédagogique ». Ces fiches organisent l’enseignement dans les objectifs et les tâches qui leurs sont nécessaires. Mais comment construire une fiche pédagogique dans une progression ?

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Enseigner c’est décider, enseigner c’est adopter une démarche

L’enseignement sportif ou martial se définit comme l’action de mise en œuvre par un « éducateur sportif » pour aider un pratiquant à acquérir une capacité dans le domaine qu’il étudie. Mais l’enseignement commence avant le déroulement de la séance même. Il comprend les choix que décide l’éducateur lorsqu’il planifie son enseignement. Il se fixe alors les objectifs à atteindre. Toujours dans la même lignée organisatrice, cette planification comprend toutes les interventions de l’éducateur sportif pendant la séance : comment faire exécuter les tâches, disposer le matériel, donner les consignes, corriger, encourager, évaluer.

L’enseignement comporte enfin une phase essentielle :

Après la séance ou à l’issu d’un cycle, l’éducateur peut être amené à modifier sa démarche, son attitude, revoir ses objectifs.

En conclusion :

L’enseignement sportif ou martial c’est tout ce que fait l’enseignant pour favoriser l’apprentissage moteur des pratiquants.

 

Enseigner c’est décider

Certes la variété de pratiques dans notre discipline (i-33, l’escrime allemande, l’escrime italienne, la gladiature, etc.) ajoute un facteur important dans le contenu de l’enseignement. Cependant et d’une manière générale, confronté à enseigner une discipline « sportive » ou « martiale », l’éducateur doit s’interroger.

  • Quelles sont les caractéristiques de mon public ? Les capacités, l’âge, la taille, le nombre…
  • Qu’attendent-ils de cet enseignement ?
  • Comment choisir les exercices ?
  • Comment les expliquer ?
  • Que faire en cas de non réussite ?
  • Comment organiser le groupe ?
  • Comment organiser l’espace ?
  • Comment organiser le temps

Cet enseignement offre donc une multitude d’occasions où l’éducateur devra décider, et donc faire des choix !

 

Enseigner c’est adopter une démarche

Les comportements de l’éducateur dans ses choix n’ont de sens que par rapport au but à atteindre.

En tout premier lieu, il aura donc à décider cette finalité et à définir avec précision les capacités qu’il souhaite faire acquérir aux pratiquants qui lui sont confiés.

Il lui faudra ensuite trouver les moyens pour les aider à réaliser cette capacité.

L’enseignant devra également observer dans quelle mesure cet objectif est atteint.

L’éducateur sportif doit donc se poser trois questions :

  1. Où ALLER ? : Quels sont les objectifs visés
  2. COMMENT Y PARVENIR ? : Par quels moyens favoriser les apprentissages moteurs.
  3. COMMENT SAVOIR SI LES OBJECTIFS SONT ATTEINTS ? : Quels moyens utiliser pour évaluer.

 

 

Ainsi, la compétence d’un éducateur réside dans sa capacité à réunir toutes les conditions favorables à la réalisation des objectifs retenus. C’est pourquoi ce développement sur l’acte pédagogique débutera par une présentation du terme « objectif » avant d’aborder les éléments que l’on considère comme essentiel à sa réalisation :

Quelle tâche demander aux pratiquants ?

Quelle attitude adopter face aux prestations des pratiquants ?

Quel temps consacrer à l’exécution de ces tâches (Organisation du travail) ?

Quel climat affectif favoriser pour une meilleure participation de chacun ?

Quels sont les exigences énergétiques des tâches motrices ?

Ce dernier point pouvant être développé à part puisqu’il mérite largement un chapitre complet. En effet, les connaissances sur la re-synthétisation de l’ATP (Adénosine-Triphosphate), la VO2Max, etc. par exemple vont conditionner chaque séance selon les objectifs à atteindre et de ce fait modifier les tâches et les objectifs intermédiaires selon le public à former/entraîner.

Avant d’aller plus loin, il est important de souligner que toute cette masse de savoir est incontournable quand l’éducateur veut se professionnaliser et vivre de son activité. Mais trêve de faux semblants et d’hypocrisie… nous savons tous et toutes que bon nombre d’intervenants sont payés alors qu’ils n’ont AUCUN diplôme professionnel. Ainsi de nombreuses fédérations ont mis en place des diplômes professionnels provisoires (CQP) permettant au futur professionnel de pouvoir enseigner contre rémunération de façon légale. Mais je m’écarte du sujet.

J'ai essayé d'être clair et concis. Les jours qui viennent, je vous présenterai donc la suite de cet article…

 

To be continued…

 

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